Exposition dans le cadre de Pensées Sauvages les 9, 10 , 16 et 17 juin à Dourdan
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C’est en lisant ce poème de François Coppée que la série « Variations » à pris naissance.
J’étais assis devant la mer sur le galet. Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet, après s’être gonflés en accourant du large, comme un homme accablé d’un fardeau s’en décharge, se brisaient devant moi, rythmés et successifs. J’observais ces paquets de mer lourds et massifs qui marquaient d’un hourra leurs chutes régulières et puis se retiraient en râlant sur les pierres. Et se bruit m’enivrait ; et, pour écouter mieux, je me voilai la face et je fermai les yeux. Alors, en entendant les lames sur la grève bouillonner et courir, et toujours, et sans trêve s’écrouler en faisant ce fracas cadencé, moi, l’humble observateur du rythme, j’ai pensé qu’il doit être en effet une chose sacrée, puisque celui qui sait, qui commande et qui crée, n’a tiré du néant ces moyens musicaux, ces falaises aux rocs creusés pour les échos, ces sonores cailloux, ces stridents coquillages incessamment heurtés et roulés sur les plages par la vague, pendant tant de milliers d’hivers, que pour que l’océan nous récitât des vers.
Dans « Variations », les photographies numériques sont posées brutes sur le papier, avec juste une légère saturation des couleurs. L’objectif de cette série est de créer un choc émotionnel entre l’image et le visiteur, de mettre en vibration le sensibilité de chacun. Le réel se transforme alors en d’infinies variantes de teintes. J’utilise la lumière, la couleur, la mer, la nature. La vitesse lente de mon appareil photo me sert de pinceau pour étirer les teintes, les photographies deviennent alors des tableaux.